vendredi 14 février 2020

Rénovation "version Noir", du petit bureau Baumann et de sa chaise (tuto) #2

Lorsque l'on a plusieurs familles de Loulous, que l'on possède un grand grenier il ne faut pas hésiter à faire du stock, si l'on tombe sur des perles (j'entends par là de vraies bonnes affaires). 


J'avais déjà rénové il y a quelques années un petit bureau Baumann (petit objet culte aux pieds compas) et sa chaise (ICI) dans une version "bleu foncé". Ils passent en cascade d'un frère à l'autre dans la première famille. 
Je pensais que le schéma pour la rénovation du second serait le même... et bien non !
Les objets nous réservent souvent des surprises... 

Le petit bureau et la chaise étaient bien abimés. 



J'ai été contente de retrouver le nom "Baumann" entre les pieds de la petite chaise !


Ici le plateau de la chaise est décollé.



Il va passer deux jours hérissé de serre joints après un apport généreux de colle à bois entre les deux parties.



Ce n'est pas la première fois où j'ai l'impression que les objets nous entrainent sur des chemins pas vraiment tracés. 
Déjà ICI, avec la petite commode vintage ramassée en vrac dans un dépôt, nous avons eu de grands moments de perplexité, avant de trouver comment faire. 

Pour ce dernier bureau, après le ponçage du plateau, de vilaines taches rouges se sont révélées bien ancrées (on pourrait aussi dire "encrées" !) dans le bois. 

Il fallait dans ce cas, inverser la démarche de la dernière rénovation. 
Le plateau sera peint. Les pieds seront vernis. 





Après un ponçage rapide au papier de verre de différents grains, la sous couche blanche, "sous couche pour peinture minérale et tons pleins" de chez Ressource, est passée sur toutes les parties qui seront à peindre.  

Puis c'est au tour des deux couches de la peinture noire "radis noir Sarah Lavoine 11" choisie par les jeunes parents.       



Les parties laissées en bois ont été poncées soigneusement puis sont protégées avec un vernis mat incolore posé en deux couches: "vernis mat profond incolore" de chez V33.                    


Voici le petit bureau une fois terminé. Sous la lumière, il parait bleu très foncé, il est en fait vraiment noir (cf la photo avec l'oiseau de la Petite Verrière).


Sous la chaise, entre les pieds, j'ai laissé une petite fenêtre non peinte pour que la marque "Baumann" soit encore présente.





Dans le tiroir, bien caché, l'oiseau de la Petite Verrière se repose.


Le bureau est maintenant opérationnel ...et utilisé ! 
Sur la photo envoyée par la jeune maman, Loulou a semble-t-il enchainé les activités "draisienne" et "dessin". 
Il a peut-être raison de ne pas avoir ôté son casque. Il est bien connu que travailler peut être dangereux !



Ces objets qui semblent nous guider, me font penser que souvent en sculptant le bois, on découvre un nœud bien placé qui va valoriser le sujet, ou une fissure ancienne qui semble se trouver là, non par hasard mais par nécessité. 
Incorporés à la sculpture, ils lui donnent une autre dimension et auraient manqué s'ils avaient été absents. 

En poussant un peu plus loin la notion d'aléatoire, d'imprévu, et aussi d'une certaine magie de la matière, je me rappelle de cette touchante histoire venue d'Afrique. 

Le sculpteur arriva au village tirant sa charrette suivi d'une cohorte d'enfants heureux de voir un peu de nouveauté venir jusqu'à eux.
Il s'installa sous l'arbre à palabres, déchargea l'énorme morceau de bois qui était dans sa charrette, sortit gouges, maillet et râpes et il commença à l'entamer.
Il lui fallut plusieurs jours de labeur, protégé par l'ombre généreuse pour qu'enfin une forme se dessine et devienne de plus en plus précise.
Le groupe d'enfants était toujours près de lui, observant avec attention, caressant le bois, ramassant des copeaux tire-bouchonnés, lorsque la plus merveilleuse des questions de sa longue vie de sculpteur lui fut posée :

"Dis Monsieur, comment tu as su que le cheval était dans le morceau de bois ? "