L'histoire de "l’hôtel à insectes" a débuté pendant une promenade, lors d'une de nos nombreuses discussions avec trois de nos petits Loulous.
Sachant que le hérisson du jardin loge dans le tas de bois, le couple d'écureuils dans l'érable, les oiseaux dans tous les arbres du verger, les abeilles dans les ruches du voisin, les lézards sous les pierres, la chauve souris sous une poutre de la petite verrière (et ses crottes parsèment gentiment les dalles chaque matin !), le plus jeune des enfants demanda "Et les autres petits animaux, les mouches, les coccinelles, les petites guêpes, ils dorment où ?". C'était une bonne question mon petit bonhomme.
Question qui lança un débat, puis la suggestion, puis la proposition, puis la réflexion (le tout en marchant) sur la future construction de "leur" hôtel à insectes. "On le fera nous, hein ? T'es d'accord ?"
La suite de la balade ne fut que récupérations en tous genres: roseaux longilignes qui dépassèrent du sac à dos, pommes de pin qui l'alourdir, herbes sèches, bambous, coquilles vides...
"Récupération" fut le maitre mot de ce bricolage. Rien ne fut acheté. Il faut dire que l'Homme de la maison garde tout dans son atelier, un fatras indescriptible contre lequel je peste parfois lorsque je vais chercher un outil, mais qui je dois le reconnaitre, nous sauve dans de nombreuses situations.
Des plans furent élaborés, des recherches sur internet entreprises car "Les enfants, quand on bricole il faut savoir où l'on va, et non pas partir à l'aveuglette."
Le corps de l’hôtel est composé de deux caisses de vin en bois. La partie triangulaire sur le dessus est faite de planches...de récupération. Cette partie qui forme le toit, est recouverte de deux ardoises retaillées aux dimensions de l'abri. Elles proviennent...de la récupération des ardoises utilisées en centre de table pour le mariage de notre grande fille que vous pouvez retrouver ICI.
Visseuse en main, les Loulous suivent nos directives à la lettre mais acceptent de rendre les outils lorsque "C'est trop dur !", ou "C'est trop compliqué là !".
Les choses prennent tournure.
Cet abri permet aux insectes de s'y réfugier, de résister à l'hiver et pour pouvoir pondre aux beaux jours. La paille abrite les chrysopes (leurs larves mangent les pucerons et autres joyeusetés), le bambou et les morceaux de bois troués à la perceuse servent de logement aux osmies, aux abeilles et guêpes solitaires, le foin et l'herbe sèche sont très appréciés par les perce oreilles, les tiges de sureau par les hyménoptères. Les Loulous ont voulu rajouter des pommes de pins "pour faire encore plus de cachettes".
Vous pouvez retrouver ces petites bestioles que l'on voit souvent, dans cet article très instructif qui permet ensuite facilement de les nommer: https://www.jardiner-autrement.fr/la-biodiversite-au-jardin/
Essais de garnissage.
Deux grands pieds seront enfoncés dans le sol pour un bon ancrage.
Il est préférable de le garnir sur place, l'abri est déjà bien lourd vide. Il pose ici pour la photo avant d'être déplacé près du potager.
Un grillage...de récupération, avec des mailles carrées de 5 mm de côté a été découpé et agrafé sur toutes les tranches de bois, même les intermédiaires formant les cases. Il permet de maintenir le tout.
Certains insectes ont besoin de grimper un peu, d'autres de ne pas trop s'éloigner du sol. Nous avons lu que le compromis de 30 cm au dessus du sol était le meilleur. Des briques (toujours de récupération) ont été glissées entre les deux pieds et l'abri repose ainsi sur un socle lui-même troué qui accueillera encore plus de petites bêtes.
Nous avons placé l’hôtel à insectes en suivant les conseils trouvés ici et là.
Bien sûr il doit se trouver près du potager. On veut bien abriter les insectes l'hiver, mais il faudra qu'ils travaillent au printemps!
L'orienter d'Est à Sud pour qu'il soit éclairé par le soleil du matin et de midi.
Il ne doit pas être à la grande pluie, pas sous les vents dominants.
Il est déconseillé de le peindre ou de le vernir, ces couvertures étant nocives pour les petites bêtes. Nous l'avons donc laissé en bois brut.
Vous dire que les enfants ont été fiers de leurs recherches et de la création qui a suivi, est bien en dessous de la réalité. A chaque passage à la maison, ils filent dans le potager s'assurer que leur hôtel à insecte bruisse, fourmille, volète, bourdonne. Et s'en reviennent rassurés vers la maison.