mercredi 18 décembre 2024

Joyeux Noël !


Dans la série cartes de Noël, j'ai voulu cette année réutiliser une de mes vieilles plaques d'embossage. 
Cela changeait des réalisations vues ICI (clic sur le lien).
Pour cette technique de l'embossoir, un papier assez épais (au moins 120gr/m2) est déformé par le passage d'un stylet à bout rond. Il faut disposer en couches le papier puis la plaque métallique avec le dessin, et enfin une source de lumière. 
J'ai la chance de disposer d'un négatoscope (appareil qui me permet de lire les radiographies) mais vous pouvez utiliser une fenêtre, bien que la position verticale soit un peu moins confortable. 


Je gaufre le papier petit à petit en suivant les creux de la plaque. 
Le stylet embossoir possède deux embouts : un petit permettant de réaliser les détails et un plus gros pour les surfaces plus importantes. 
 
Le résultat lorsque l'on décolle la plaque du papier est très valorisant ! 
Pas de bavures, de traits en trop, la partie embossée est parfaitement fidèle à la plaque (pour peu que l'on n'ait pas oublié de passer le stylet sur un détail, mais cela se rattrape très vite).  
 
Délicat, monochrome ton sur ton (j'aime), sans encre, épuré.  

Inventé au XVIeme siècle par les relieurs pour donner du relief à leurs ouvrages, c'est cette technique qui a été reprise pour sécuriser certains documents dans les professions juridiques, pour marquer la papeterie, des diplômes. Une fois le papier déformé, il est en effet très difficile de contrefaire un embossage.
Certains font réaliser une plaque selon un dessin personnel et quelques mots choisis pour, par exemple, marquer leurs livres avec cet "Ex libris". 

Cette technique a été reprise par Valentin Haüy (1745-1822) puis Louis Braille (1809-1852) pour développer l'écriture tactile pour déficients visuels. Plus poussées que l'écriture, les images tactiles (cartes de géographies, schémas, œuvres picturales... ) ont rapidement été réalisées utilisant l'embossage.



Ici la plaque à embossoir et les deux tailles d'embout. 
Un seul stylet est nécessaire, il possède toujours deux embouts.
 

 

Sur cette photo, vous pouvez voir les réalisations avec deux sortes de papier. Un à 125gr/m2 et du papier aquarelle, sur la gauche, à 300gr/m2.

 

J'avais déjà posté ici une réalisation incluant cette technique. Je possède une plaque avec des lettres majuscules et une avec des minuscules. J'avais marqué ainsi les menus pour le mariage de notre grande fille. Vous pouvez le découvrir ICI  (clic sur le lien).

Dernière photo pour vous montrer la finesse d'un embossage professionnel. J'ai récemment retrouvé dans les archives familiales des faire-part de naissance, datant de bien longtemps et utilisant cette technique. Vous pouvez remarquer la délicatesse des détails, le tombé du voile, les veines du bois, le grain de la couverture, l'expression de l'oiseau curieux etc...Impressionnant sachant que cette petite œuvre d'art est minuscule, elle mesure 2,5 cm x 2,5 cm !

              Joyeux et Doux Noël à toutes et à tous !