dimanche 29 octobre 2017

L'automne est bien là .


Lorsque les feuilles de l’Érable tombent sur l'Anthémis encore en fleurs....


...c'est que l'automne est bien là. 
 

lundi 9 octobre 2017

Léon Guillot et Gen K.

Titre de cet article très énigmatique me direz-vous. J'en conviens.
Habituellement sous "La Petite Verrière", on parle de choses légères, de bricoles, mais le sous-titre du blog contient aussi le mot "partage". 
Aujourd'hui je tenais vraiment à vous faire partager mon émotion, pour une réalisation à laquelle j'ai très modestement contribué. 
Mon amie Bruna m'a demandé si je pouvais graver un tampon pour des élèves de CM2 de l'école de son village et leur institutrice Annelise (j'adore employer le mot "institutrice", on se sent chez Pagnol...). 
Merci Bruna de m'avoir entrainée dans cette aventure. Encore une fois, j'ai plus reçu que j'ai donné, comme bien souvent.



Ce tampon devait permettre, chaque fois qu'il était apposé sur un livret créé par les enfants, de signaler leurs mots, leurs réflexions. 
En fait, grâce au tampon, ils prennent le micro et ils tenaient à s'appeler " la génération K " ! 


Voici  pour l'explication de la deuxième partie du titre de cet article. 

Mais qui était LÉON GUILLOT ?

C'était un soldat de leur village, mort pendant la guerre de 1914-1918. Il était poète, écrivain, licencié es lettres. Il est décédé à 33 ans le 20 mai 1915. Il est cité au Panthéon à Paris.
"Le Souvenir Français" a organisé un concours pour les classes de CM2, honorant des écrivains, des poètes disparus pendant la Grande Guerre. 
La rédaction du livret fut un travail de longue haleine durant une année scolaire. Les 22 élèves de la classe ont tous participé, conçu, découpé, peint, écrit, dessiné, et beaucoup réfléchi.
Les idées viennent d'eux, Annelise ne faisant que guider, aidant à la mise en œuvre, au travail de recherche auprès des archives départementales, et d'un membre de la famille. Chaque idée a été mûrement pensée et soumise au vote collectif de la classe. 

Quelques mois après avoir gravé le tampon, j'ai été conviée dans la classe pour voir le résultat. 
Je m'attendais à trouver des dessins d'enfants, certes sur un sujet grave...mais j'ai été bouleversée!
J'ai vu de véritables chefs d’œuvre qui véhiculaient une immense émotion. 
Avec beaucoup d'intuition et de sensibilité, les enfants se sont emparés de cette histoire. 
Dotés aussi d'une grande empathie pour Léon Guillot, ils ont composé jour après jour leur livret. 
Boris Cyrulnik nous dit "l'empathie est la possibilité de se représenter le monde de l'autre"... 
Je vous laisse découvrir leur création.


Cette fenêtre qui s'ouvre, présente Léon Guillot, et je trouve cette gouache aux allures d'aquarelle de toute beauté !


Les couleurs vives très affirmées, tranchées et très appuyées des feutres pour l'implacable Ordre de Mobilisation Générale. C'est un ordre, on ne déroge pas.


Conception toute différente, et contrastante avec le dessin ci-dessous aux crayons de couleurs.
Il est infiniment plus doux. 
Les soldats sont rassemblés sur le quai de la gare, serrés les uns contre les autres pour essayer d'avoir moins peur...sous la fumée à tête de mort de la locomotive. 
Les fusils penchés tous dans la même direction accentuent encore cet effet de cohésion.  


Ici les enfants ont senti toute la cruauté de l'expression 
" partir la fleur au fusil ". 



Terre, boue, rats, arbres transformés en squelettes, pluie d'obus, hommes couchés et rampants pour illustrer le quotidien des deux côtés des tranchées.






Sobriété en deux couleurs ici, avec ce collage. 
Le tunnel noir descend dans les bas-fonds tel un toboggan. 
Le jeune soldat, dans un moment de solitude écrit un poème à la mémoire d'un ami tombé.


Léon Guillot évoque aussi les moments de solidarité, et d'échanges de pain et de cigarettes entre les deux camps. 

Les Enfants: ..." Lire tes lettres et ne jamais ressentir de haine envers l'ennemi"...


Léon Guillot : " La guerre, c'est toujours avoir le fusil à la main et l'on descend un bonhomme parce que sa coiffe ne ressemble pas à la nôtre." 8 décembre 1914.  

Les Enfants : " Pour nous qui sommes la génération d'images, c'est une confrontation poignante : des mots et uniquement des mots pour saisir ta réalité au front qui se confond avec un sinistre cauchemar ".




Et voici ci-dessous le dessin qui m'a le plus remuée.  
Les enfants ont réussi à retranscrire dans toute son horreur, l'épouvante sur les visages des soldats lors de la montée au front. 
Des yeux dilatés par l'effroi, une bouche semblable à celle du personnage du tableau " le Cri " de Munch (1893) (clic ICI)



 Universalité de la terreur...


Avant même son départ, le jeune soldat poète avait rédigé son épitaphe griffonnée rapidement au crayon, avec des "blancs" à remplir. Il doutait de son retour... 


J'aime ces fleurs, éclatantes de lumière qui accompagnent le mot PAIX. 
Nous retrouvons ici le feutre et ses couleurs appuyées, mais pour un ordre tout autre que l'ordre de mobilisation. Ici c'est une injonction à la PAIX.




Tous les dessins n'ont pas été retranscrits ici. Le livret est plus complet et plus détaillé. 
Les enfants ont été récompensés par le "Prix Spécial du Jury". 

Pourquoi ce travail sur cette histoire triste et funeste nous a tous tant émus ? 

Tout d'abord parce que cette histoire est triste et funeste, elle a touché et décapité toute une génération d'hommes jeunes, et c'était "il n'y a pas si longtemps".

Parce que le ton est très juste entre les paroles entremêlées des enfants et celles de Léon Guillot. 
Et les enfants interpellent Léon Guillot directement, le tutoient. 

Parce que Léon Guillot par ses écrits et ses poèmes, et par son humanisme toujours conservé au cœur de cette période trouble, a su 100 ans après, impulser chez 22 élèves de CM2 ce travail de mémoire dans le respect et la compassion. 
Dans ses courriers, il ne ressort aucune de haine, aucune rancœur envers l'ennemi. 
A l’heure d'aujourd'hui, c'est rassurant, émouvant et très puissant de voir cette jeune génération, dans le sillage d'un poète écrivain du siècle dernier, inscrire en lettres majuscules le mot PAIX. 
Il me plait de penser, que si à l'âge adulte, une tentation belliqueuse s'ouvre devant un de ces enfants, un petit fil ténu alors le reliera à cette rencontre avec Léon Guillot. 

Parce que comme me l'avait dit un vieil ami peintre, chez les enfants le cerveau droit est directement relié à la main. C'est celui de la créativité, de la spontanéité, celui des émotions et du non dit. 
Il n'est pas encore trop sous l'influence du cerveau gauche, celui de l'apprentissage, de la rigueur. C'est pourquoi on découvre tant de perles dans les dessins d'enfants. 

Mais aussi parce que le frère ainé de ma grand mère a disparu à 25 ans dans cette même guerre, disparu sans tombe, il n'est resté qu'un nom gravé sur le Monument aux Morts du village. 
Ma "mémée" avait alors 12 ans et dans sa grande vieillesse, ses yeux se mouillaient toujours lorsqu'elle me parlait de lui.  


                                      

    Un grand MERCI à Annelise et aux enfants de sa classe !

jeudi 28 septembre 2017

Les Assortis #1.

Un peu comme dans l'histoire de l’œuf et de la poule, dans ces beaux assortis QUI était là en premier ? 
Les fleurs ou la couleur des portes et des volets ?



Aïnhoa (pays basque)



Monesties (Tarn)



Biarritz


Depuis quand la teinte des piments est-elle si proche du rouge basque ?


Espelette (pays basque)

Photos prises cet été au cours de nos pérégrinations. 

dimanche 3 septembre 2017

Les papillons en organdi pour les dragées du baptême (tuto).



Je suis heureuse de vous retrouver en ce début septembre !
J'espère que votre été a été reposant et vivifiant à la fois. J'aimerais prolonger un peu cette belle saison avec de la douceur, de la tendresse et beaucoup de légèreté. C'est pourquoi je vous propose aujourd'hui ce petit tuto. 

Pour le baptême du dernier des Loulous cet été, je voulais des contenants pour les dragées, poétiques, décoratifs sur la table, et rapides à réaliser (il en fallait 35 et j'étais un peu juste en temps !). 
J'ai mixé deux sources d'inspiration. 
Tout d'abord l'idée des papillons dans le beau livre " Fêtes des Bébés " de Brigitte Bichard & Agathe Lévêque que j'avais trouvé à la médiathèque, et celle d'Isabelle Leloup (MC Idées n° 102) relayée tout dernièrement sur le blog de Marie-Paule Faure ICI.


J'ai dessiné sur une simple feuille blanche la moitié d'un papillon, que j'ai ensuite dupliquée sur une source de lumière pour plus de symétrie. Pour un papillon pouvant contenir 15 à 20 dragées, la hauteur est de 13,5 cm et la largeur de 16 cm.
 


Le patron a été posé sur deux épaisseurs d'organdi blanc, et c'est là que l'astuce d'Isabelle Leloup donne de la vie, de la légèreté, une transparence des bords, presque du mouvement aux ailes de mes papillons. 
Tout simplement en les décalant un peu !
J'ai cousu sur tout le pourtour en laissant une fente de 2 cm pour laisser passer les dragées. Les points de couture ont été un peu agrandis par rapport à une couture classique.
L'ouverture sera fermée avec un étroit ruban de satin blanc, simplement placé avec une grosse aiguille. 


Vous trouvez ci-dessous mes essais.  
. Je ne vous montre pas le papillon en "toile à beurre", il était mou, ne se tenait pas du tout...on l'aurait cru métamorphosé en méduse !
. Celui du haut de la photo est en "organdi" mais il a été cousu avec les deux parties non décalées. 
. Celui du bas en "tarlatane"...bof, les mailles sont trop lâches ce qui rend les dragées trop apparentes, et le tissu s’effiloche.


Coudre de l' organdi a été un vrai bonheur !  
Les bords restent nets après la découpe, le tissu semble légèrement empesé donc se tient bien et je trouve le mot "organdi" très poétique, très distingué, à la hauteur de cette belle occasion (beaucoup plus que "toile à beurre" ou "tarlatane" !)  
 


 

Cette petite couture était vraiment très plaisante, les "antennes-ruban" complétant ensuite joliment ces contenants tout en douceur. 
Et j'ai même pu assister à une belle envolée !


 Et découvrir une invitée surprise à la séance photo !


Une fois les dragées dégustées, j'ai suggéré aux invités de remplir les petites bêtes de lavande, de faire quelques points à la machine ou à la main et de les laisser "papillonner" à leur guise dans une pile de linge !


Infos "lavande" recueillies lors de la visite, avec un guide, du Musée-Distillerie de la lavande de Saint Remèze:

La lavande est le symbole de "la tendresse" que ne démentent pas sa couleur douce, ni ses propriétés apaisantes et antiseptiques.  
C'est une plante rustique, qui pousse un peu partout, même sous des climats assez froids contrairement à ce que l'on pourrait penser.
Elle aime les terrains arides, pauvres et drainés, il faut la planter sur une petite butte, ajouter aussi des cailloux dans sa terre. Elle se plait en plein soleil.
La récolter en coupant les inflorescences (tiges fleuries) lorsque seules quelques fleurs apparaissent.
La laisser sécher et l'égrener pour la mettre en sachet dans vos armoires. L'huile essentielle de lavande se présente sous forme de gouttelettes fines, visibles à la loupe binoculaire sur les grains de votre récolte, et son odeur est facilement réactivée à chaque pression ou écrasement. Les sachets seront donc efficaces très, très longtemps.
Pour avoir une lavande sans trop de bois mort, il ne faut pas hésiter à la tailler très court l'automne venu, ne laisser que 2 ou 3 cm de vert.
Attention, une lavande a une durée de vie assez courte (8 à 10 ans). Aussi il faut la renouveler et là, rien de plus simple, couper un morceau de bois avec quelques feuilles et il suffit de planter ce dernier en terre (attention pas la partie feuillue). Arroser au moment de la plantation puis quelques fois encore, puis cesser. C'est vraiment une plante facile et fort sympathique !  

vendredi 21 juillet 2017

Le déjeuner sous les pommiers.

Les beaux mois de juin et juillet de cette année, ont été propices à des déjeuners et à des soirées avec nos amis et notre famille. Mais lorsque la journée est caniculaire, le séjour sous la petite verrière devient très vite étouffant, aussi nous nous replions alors sous l'ombre douce des pommiers du verger.


Comme Marie-Paule Faure est pour moi un maitre en matière de décoration, de composition de bouquets, j'ai voulu suivre ses préceptes à la lettre, mais je me suis un peu égarée...
Pour commencer, je me suis rappelée d'une de ses phrases que je vous cite: " Je me promène souvent un sécateur à la main ". J'ai donc arpenté la campagne munie d'un grand panier et d'un sécateur !  
J'étais très fière de ma récolte, du beau, du délicat, des tons en harmonie.


Des ombelles à la dentelle encore plus ciselée vue par dessous.


J'ai pris le temps d'en déloger gentiment tous les habitants, eux n'étaient pas invités !




Dans mes vases de fleuriste en zinc, agrémentée de quelques roses, ma récolte me faisait honneur. 


J'avais rassemblé des contenants charmants (compotiers, saucières de brocante) permettant des bouquets bas pour la grande table ...
...et c'est là que tout a dérapé, j'ai suivi l'appel des hortensias !
Il faut dire qu'ils étaient superbes, pas encore grillés comme maintenant par le grand soleil. L'hortensia est comment dire...un peu généreux, surtout s'il est rose. 
Du blanc aurait été plus discret, mais je n'en ai pas dans notre jardin. 
Et là, je me suis retrouvée avec des bouquets certes ravissants, mais qui n’avaient pas le charme discret, subtil et champêtre de ceux de Marie-Paule. J'étais même à l'opposé de ce que j'aime tant chez elle. Un mélange si naturel de fleurs, de verdure, parfois de baies, que le bouquet donne l'illusion d'être un charmant morceau de haie que des fées auraient agencé avec magie.
La preuve en images, en consultant le dernier article de son blog ICI. 


Les quelques ombelles et fleurs des champs ont été bien vite écrasées par le foisonnement rose des hortensias.



J'avais certes une table bien fleurie, mais au départ ce n'était pas tout à fait ce que j'avais prévu.


Les bouquets se mariaient tout de même bien avec les vieux draps monogrammés servant de nappe.


Avec le stress de la journée, j'ai oublié beaucoup de choses, de repasser les pans de la nappe, de prendre des photos la table mise, puis je me suis rappelée la dernière phrase du livre de Marie-Paule Faure " Recevoir simple et chic " que je vous cite: "...il faut accepter que TOUT ne soit pas parfait, qu'il y ait des accrocs, des faux-plis, des ratages et même des catastrophes.
Parce que c'est à l'image de la vie, que les vrais amis sont bienveillants et surtout parce que jamais, absolument jamais, ça ne gâchera les moments heureux. "  

Merci Marie-Paule, cette phrase m'a fait énormément de bien !


Les amis furent heureux et la journée fût si douce sous l'ombre fraiche et généreuse des pommiers !


Je vous souhaite un été tendre et amical, ensoleillé et reposant, et je vous retrouve sous la petite verrière après une courte pause estivale. Je vous embrasse.